C'est de la petite musique du corps du musicien qu'il s'agit. Son allure, son expression, le langage de son attitude. Sa relation avec son instrument, le corps de son instrument, qui suffit souvent à le désigner, à le nommer même. Une musique hors de portée, non pas inaccessible mais dégagée de la page réglée, des cinq lignes strictes de la portée musicale.



En liberté de manifester sa propre petite musique interne. On voit très peu de partitions dans ces photographies.



En liberté, surtout, d'interférer avec l'environnement. Qui sera, avec le musicien, et grâce à lui, source secondaire de réflexion.



Cette rue, ce trottoir, ce mur, ce wagon, ce jardin, ce canal, ce couloir de métro, cette prairie, deviennent lieux de liberté et d'expansion qui lui autorisent beaucoup. Nous sommes loin du cadre programmé et délimité de la scène. Le public passe, aléatoire, donne ou non son obole.



Et si le musicien vit hors des règles du spectacle et prend des libertés avec la mesure, il n'est pas hors de portée de qui l'écoute, le regarde...



...et le photographie.